La « Côte spatiale » de la Floride sert au lancement de souvenirs

Lancée le 8 juillet 2011, Atlantis a été la dernière navette à s’envoler dans l’espace.

Lancée le 8 juillet 2011, Atlantis a été la dernière navette à s’envoler dans l’espace.


Photo ci-dessus : Lancée le 8 juillet 2011, Atlantis a été la dernière navette à s’envoler dans l’espace.

Article et photos par Charles Williams

Charles est le rédacteur en chef du magazine Pursuits with Enterprise. Envoyez un courriel à l’auteur.

Un voyage au Kennedy Space Center pour rendre hommage au passé et célébrer l’avenir.

En juin 2007, la navette spatiale Atlantis a traversé des nuages de vapeur et de feu, roulant doucement et accélérant rapidement vers l’espace. Je tenais mon fils de 6 ans dans mes bras et observais le lancement depuis l’arrière d’un bateau de croisière qui venait de quitter Port Canaveral, en Floride.

Au fur et à mesure que la navette disparaissait dans les nuages, je ne pouvais m’empêcher de ressentir une certaine fierté personnelle. Je me souvenais d’une célèbre anecdote qui parle d’une rencontre entre le président John F. Kennedy et un concierge lors d’une visite au centre des opérations de lancement de la NASA en 1962. Kennedy avait dit « Bonjour, j’appelle Jack Kennedy. Que faites-vous ici? » L’homme lui avait répondu, « Monsieur le Président, j’aide à mettre un homme sur la lune. »

Je n’ai aucune idée si cette histoire est vraie, mais il demeure que nous faisons tous partie de quelque chose de plus grand que nous-mêmes.

J’ai travaillé pendant 16 ans au Johnson Space Center (JSC) à Houston. J’ai commencé à l’âge de 16 ans comme laveur de vaisselle dans la cafétéria des visiteurs et mon parcours m’a éventuellement amené dans le bâtiment de contrôle des missions. Mon travail initial était très humble, mais il est difficile de ne pas être inspiré lorsque chaque jour en vous rendant au travail vous passez devant une fusée Saturn V du même type que celle qui a amené des astronautes à la lune.

Travailler au centre JSC était comme une vocation; une occasion de travailler pour le plus grand bien de l’humanité. Pendant que j’y étais, j’ai rencontré des astronautes qui s’envolaient dans l’espace; j’ai partagé la joie du lancement de la première navette; et j’ai ressenti la douleur de l’explosion de Challenger. Tous ces souvenirs sont inoubliables, même à ce jour.

Lorsque j’ai quitté le centre JSC en 1995 pour poursuivre de nouvelles aventures, mon seul regret est que je ne me sois pas rendu au Kennedy Space Center (KSC), l’épicentre pour les lancements des missions Apollo et des navettes habitées. Puisque 2019 est le 50e anniversaire de l’atterrissage lunaire, j’ai décidé qu’il était temps de planifier un voyage à la « Côte spatiale » de la Floride pour renouer avec ma passion antérieure.

Je me suis rendu à Orlando en avion, puis j’ai loué une voiture pour le trajet de 64 kilomètres vers l’est jusqu’à l’océan Atlantique. La « Côte spatiale » de la Floride compte 116 kilomètres de rivage et des douzaines de destinations touristiques, mais l’arrêt le plus susceptible de susciter l’intérêt est le centre KSC.

Le centre KSC est situé sur l’île Merritt, qui est longue de 55 kilomètres et constitue la plus grande île-barrière de la Floride. Le centre spatial fait partie de la réserve faunique Merritt Island National Wildlife Refuge, dont la superficie est d’environ 56 656 hectares. Seulement 5 % des hectares de la réserve servent aux opérations de la NASA.

Dans la réserve, vous apercevrez des oiseaux de rivage, des tortues, des aigles à tête blanche, des lamantins et, bien sûr, des alligators. Environ 6 000 alligators vivent autour de l’île. Avant les atterrissages de navette, une équipe spéciale était chargée d’éloigner les alligators qui « lézardaient » au soleil sur la piste d’atterrissage qu’on surnommait « zone de bronzage des alligators ».

L’entrée au Complexe des visiteurs du Kennedy Space Center comprend des films, des expositions, des boutiques de cadeaux, des restaurants et un « jardin de fusées » qui présente des véhicules des premiers lancements. Les films couvrent l’histoire du programme spatial et sont présentés en formats 3D et IMAX.

Le Complexe des visiteurs offre beaucoup de choses à voir, mais je vous conseille également de faire une visite d’intérêt spécial, comme la visite KSC Explore Tour. Cette visite guidée fait plusieurs arrêts dans le complexe de la NASA, notamment l’énorme bâtiment d’assemblage de lanceur (VAB) et les célèbres plateformes de lancement.

L’assemblage des fusées Apollo et Saturn V et des navettes spatiales se faisait dans le bâtiment d’assemblage VAB. La nouvelle fusée Space Launch System (SLS), la plus puissante fusée de la NASA à ce jour, sera également assemblée ici. Pour sortir ces énormes fusées du bâtiment, on utilise les plus grandes portes au monde, qui sont de 139 mètres de haut et prennent 45 minutes à ouvrir ou à fermer complètement. Si vous êtes pressé, ne soyez pas le dernier sorti.

Le véhicule transporteur sur chenilles transporte ensuite la fusée jusqu’à la plateforme de lancement, à une vitesse maximale de 1,6 kilomètre par heure. Les plateformes 39A et 39B sont les deux plus célèbres plateformes que l’on voit lors de la visite. Elles ont servi à tous les lancements de la mission Apollo et des navettes spatiales. Le fabricant de fusées commerciales, SpaceX, utilise maintenant la plateforme 39A pour lancer ses lanceurs Falcon 9 et Falcon Heavy.

L’excursion laisse les visiteurs au Centre Apollo/Saturn V, où ils peuvent souper au Moon Rock Cafe. À quelques mètres, vous pouvez toucher une véritable pierre de lune qui a été récupérée à 383 023 kilomètres. La capsule habitée Apollo 14 est exposée avec la combinaison spatiale, toujours couverte de poussière de lune, qu’avait portée le commandant Alan Shepard.

Les écoliers et les retraités qui visitaient le centre KSC semblaient tout aussi enchantés les uns que les autres. Que les gens s’intéressent aux astronautes de Mercury 7, aux navettes spatiales ou aux nouvelles initiatives commerciales, ils ont tous un désir profond d’explorer la galaxie.

J’ai passé huit heures à visiter le centre spatial et je n’ai toujours pas tout vu. J’étais comme un bollé en pleine foire scientifique, transporté à l’époque des lunettes à grosse monture noire, des protège-poches et des règles à calcul. J’ai adoré chaque minute.

L’un de mes moments préférés s’est produit en regardant un film sur les origines du programme de la navette spatiale. L’écran est soudainement devenu transparent, puis s’est ouvert pour révéler une navette.

C’était Atlantis, le même orbiteur que mon fils et moi avions vu s’envoler vers le ciel. Quatre ans après que mon fils et moi avions tissé ces liens affectifs, le programme de la navette spatiale a pris fin. J’ai ressenti une affinité avec ce vaisseau spatial qui était suspendu en silence dans le musée. Le flambeau avait été passé à une génération de personnes plus jeunes et de machines plus récentes.

En admirant Atlantis, j’ai réfléchi à la période où j’avais courtisé l’espace et à la grande fierté que je ressens encore aujourd’hui d’avoir fait partie de quelque chose plus grand que moi-même.

Deux mots me sont venus à l’esprit : mission accomplie.

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